Je m’appelle Clara, et je n’ai pas une vie comme les autres.
Je suis atteinte d’une maladie qui fait que je ne peux pas sortir de la maison. Le dehors me tuerait.
Pendant que ma mère vérifie ma température, je pense à Grand-père. Il m’attend surement sur le canapé comme chaque après-midi, j’imagine qu’il me demandera comment c’est passé ma journée. Alors je lui répondrai que j’ai relu pour la dixième fois Le petit prince, tant j’ai le temps …
Je sors de ma chambre le sourire aux lèvres en m’attendant à le voir. Ce que je trouve c’est ma mère en pleurs au téléphone, alors je comprends. Je m’enferme dans ma chambre et compte les étoiles fluorescentes accrochées au mur que papa m’a donné. Ma mère toque doucement et entre, elle s’assoit sur mon lit et je me cale contre elle.
– A l’hôpital, il lui on dit qu’il ne survivrait pas à son voyage à Paris, tu sais il voulait voir la tour Eiffel… Il ne l’a pas supporté. Je suis désolée chérie, je sais qu’il comptait beaucoup pour toi.
Elles m’embrassa sur le front, et sortit.
Je n’ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit. Mes pensées vagabondaient. Il n’avait pas eu le temps de réaliser son rêve.
Brusquement je me suis redressée, une idée m’était passé par la tête , et décidément elle ne voulait plus sortir. J’allais me rendre à Paris .J’allais lui rendre un dernier hommage.
Je fis mon sac rapidement, enfilai mes baskets. J’entendais le doux ronflement qui provenait de la chambre de mère.
En prenant mon courage à deux mains, je sortis de la maison.
Un nouvelle facette du monde était là devant moi.
J’eus peur mais je continuai: direction le métro.
Autour de moi, il y avait de la foule. Je sentis mon cœur battre de plus en plus rapidement. C’était mon arrêt. A la sortie on m’offrit un ballon en forme de cœur portant le slogan I LOVE PARIS!. Devant moi la tour Eiffel. Ça y est j’y étais!
Je commençai à grimper. L’ascenseur était plein alors je continuai à marcher. Arrivée en haut, toute essoufflée, je regardai le monde vue d’en haut. Un petit garçon demanda à sa mère si on pouvait voler, je me dis qu’on a rien à perdre, alors je lâchai le ballon en forme de cœur, et je restai là, jusqu’à ce que la pluie se déchaîne.